'JE TROUVE HONTEUX !'


A LIRE JUSQU'AU BOUT SVP...

Article d'ORIANA FALACHI paru dans le journal italien PANORAMA en Avril 2002-04-16.

Je trouve honteux qu'on manifeste en Italie pour des individus habillés en kamikazes qui lancent contre Israël des injures scandaleuses en brandissant des photos de dirigeants israéliens avec une "svastika" (croix-gammée) sur le front et qui incitent à la haine des juifs, et qui vendraient leur propre mère pour voir à nouveau les juifs dans les camps de concentration, dans les chambres à gaz, dans les fours crématoires de Dachau, de ?..

Je trouve honteux que l'église catholique permette à un évêque, logé au Vatican, une espèce de faux petit saint, qu'on a surpris à Jérusalem, avec un arsenal d'armes et d'explosifs cachés dans des compartiments secrets de sa belle Mercedes, pour participer à ces manifestations en remerciant par haut-parleur les kamikazes au nom de Dieu, d'avoir massacré des juifs dans les pizzerias et supermarchés, et qui en parle comme des martyres qui vont à la mort comme on va à une fête.

Je trouve honteux qu'en France on brûle des synagogues, qu'on terrorise des juifs, qu'on profane leurs cimetières, dans la France de la devise "Liberté, Égalité, Fraternité"

Je trouve honteux qu'en Hollande, en Allemagne, et au Danemark les jeunes portent le keffieh comme les avant-gardistes de Mussolini, portaient des insignes du fascisme.

Je trouve honteux que dans presque toutes les universités européennes, les étudiants palestiniens fassent la loi et alimentent l'antisémitisme; qu'en Suisse ont ait demandé de retirer à Shimon PEREZ le prix Nobel qu'il a obtenu en 1994, pour le réserver exclusivement à cette colombe au rameau d'olivier que serait Arafat.

Je trouve honteux que les membres éminents du conseil du prix Nobel, pour qui le mérite devrait l'emporter sur la couleur politique, aient pu prendre en considération cette demande au point d'envisager d'y répondre. Au diable le prix Nobel, et honneur à qui ne le reçoit pas !

Je trouve honteux que les télévisions de l'état, en Italie, contribuent à l'antisémitisme en pleurant sur les morts palestiniens, mais en passant sous silence les morts israéliens, dont ils ne parlent souvent que de façon expéditive.

Je trouve honteux que les télévisions invitent dans leurs débats tant de voyous à turbans et keffieh, de ceux qui se sont réjouis des attentats du 11 septembre, et qui aujourd'hui se réjouissent des massacres de Jérusalem, Haiffa, Netanya et de Tel-Aviv.

Je trouve honteux que la presse écrite en fasse autant et qu'elle s'indigne de voir les chars israéliens cerner l'église de la Nativité, alors qu'elle ne s'indigne pas de savoir que 200 terroristes palestiniens, dont les chefs du Hamas, et d'El-Aksa, armés avec munitions et explosifs, soient dans cette église les hôtes non désirés des moines, et qu'ils acceptent des mains des soldats des chars, des bouteilles d'eau minérale et du miel.

Je trouve honteux qu 'un journal ait pu dire qu'il meurt plus d'Israéliens dans les accidents de la route (600 en un an) que depuis le début de la seconde antifada.

Je trouve honteux que l'Obervatore-Romano, le journal du pape, -ce pape qu'il n'y a pas longtemps, a mis dans le mur des lamentations une lettre demandant pardon aux juifs- accuse d'extermination ce peuple que les chrétiens ont exterminé par millions, et les Européens aussi.

Je trouve honteux que ce journal dénie aux survivants de ce peuple, dont beaucoup ont encore un numéro tatoué sur le bras, le droit de réagir, de se défendre, de ne pas se laisser exterminer à nouveau.

Je trouve honteux que les prêtres de nos paroisses et de nos centres sociaux flirtent avec les assassins de ceux qui ne peuvent plus aller manger une pizza à Jérusalem, y faire des courses, sans risquer de sauter, et tout cela au nom de Jésus-Christ; un juif, sans qui aujourd'hui ils seraient tous au chômage.

Je trouve honteux qu'ils se rangent du côté de ceux qui ont lancé le terrorisme en semant la mort dans les avions, les aéroports, les jeux olympiques, et qui, aujourd'hui se font un plaisir de tuer les journalistes occidentaux, de les fusiller, de les défigurer, de les décapiter.

Depuis que j'ai publié "LA RAGE ET L'ORGUEIL", j'en connais un en Italie, qui voudrait bien en faire autant pour moi, qui à coup de citations du Coran exhorte ses frères dans les mosquées, et dans les communautés islamiques, à me punir au nom d'Allah, à me tuer et même à mourir avec moi. Comme c'est quelqu'un qui connaît bien l'anglais, je lui réponds en anglais "FUCK YOU".

Je trouve honteux que presque toute la gauche oublie aujourd'hui la contribution que les juifs ont apportée à la lutte anti fasciste. Il y a 20 ans, cette gauche a toléré qu'une manifestation syndicale dépose un cercueil (avertissement mafieux) devant la synagogue de Rome; qu'elle oublie CARLO et NELLO ROSSI, par exemple, et LEONE GUINSBOURG (?) UMBERTO TENACHINI, LEO VALIANI, EMILIO CERENI, et des femmes comme mon amie ANNA MARIA ENRIQUE FAMIOLETTI, fusillée à Florence le 12 juin 1944, et les 75 des 335 qui ont été tués dans les fosses "Ardéatine" , et tous les autres morts tués sous la torture, au combat, au devant de pelotons d'exécution, amis et maîtres de mon enfance et de mon adolescence. Je trouve honteux aussi que par la faute de la gauche- et surtout par la faute de la gauche- les juifs aient de nouveau peur dans les villes d'Italie. Cette gauche qui ouvre ses congrès en applaudissant le représentant de l'OLP en Italie, le chef des palestiniens qui cherche la destruction d'Israël.

Et, dans les villes de France, de Hollande, d'Allemagne, du Danemark, je trouve honteux qu 'ils tremblent quand ils voient défiler ces voyous habillés en kamikazes comme ils tremblaient à Berlin pendant la nuit de Cristal, qui servit à Hitler à ouvrir la chasse aux juifs.

Je trouve honteux que le mot "paix" soit confisqué par ceux qui suivent la mode du politiquement correct, cette mode stupide, vile, malhonnête, dont profitent les opportunistes et les parasites; qu'avec ce mot de "paix" désormais plus dévalué que les mots d'amour et d'humanité, ils puissent pardonner la haine et la bestialité, mais d'un seul coté.

Je trouve honteux qu 'au nom du pacifisme, ou plutôt du conformisme, ceux qui, il n'y a pas longtemps, léchaient les pieds de POL POTT, entraînent aujourd'hui des gens peu informés ou intimidés, en les corrompant, en les faisant régresser un demi-siècle en arrière, à l'époque de l'étoile jaune; ces charlatans qui se soucient des palestiniens autant que moi je me soucie d'eux, c'est à dire : pas du tout.

Je trouve honteux que tant d'italiens et d'européens aient pris pour porte étendard Monsieur ARAFAT. Cette nullité qui joue les Mussolinis grâce aux sous que lui verse la famille royale saoudite. Ce mégalomane qui croit pouvoir passer à la postérité comme le Georges Washington de la Palestine. Cet illettré, qui lorsque je l'ai interviewé, n'était pas capable de faire une phrase complète ou de produire un discours articulé, de sorte que pour publier l'interview, j'ai du prendre sur moi de tout composer, et de tout écrire. J'étais arrivé à la conclusion que par rapport à lui Kadhafi faisait figure de génie. Cette espèce de faux guerrier qui se promène toujours en uniforme, comme Pinochet, sans jamais se mettre en civil, mais qui n'a jamais participé à aucune bataille; la guerre il l'a fait faire par d'autres, c'est à dire par tous ces pauvres gens qui croient en lui, cette espèce d'incapable pompeux qui en restant son rôle de chef d'état a fait capoter les accords de Camp David et la médiation de Clinton.

"Non! Non! Non! Je veux Jérusalem en entier pour moi".

Ce perpétuel menteur qui n'a des accents de vérité que pour nier le droit à l'existence d'Israël, (il ne le dit qu'en privé), et qui se contredit toutes les 5 secondes comme je le raconte dans mon livre, qui joue toujours le double jeu, et serait capable de mentir même pour vous dire quelle heure il est. Impossible de lui faire confiance, jamais !. Il finit toujours par vous trahir; cet éternel terroriste qui ne sait faire que le terroriste tranquille à l'abri, et qui entraînait les terroristes de la bande à "Bader Meinof", dans les années 60 quand je l'avais interviewé; et avec eux des gamins de 10 ans. Pauvres gamins, aujourd'hui il les entraîne à faire les kamikazes, une centaine de bébés kamikazes sont en cours de fabrication; une centaine!.

Cette girouette qui garde sa femme à Paris, servie et adulée comme une reine, et qui garde son peuple dans la merde; il le sort de la merde pour l'envoyer à la mort, tuer et se faire tuer comme ces jeunes de 18 ans, qui pour égaler les hommes doivent se garnir d'explosifs et se désintégrer avec leurs victimes; et pourtant beaucoup d'italiens l'aiment vraiment comme ils aimaient Mussolini, et beaucoup d'européens aussi.

Je trouve cela honteux et j'y vois la naissance d'un nouveau fascisme, d'un nouveau nazisme. Un fascisme et un nazisme d'autant plus pernicieux et répugnants qu'ils se sont répandus par des gens qui font les belles âmes des progressistes, des communistes, des pacifistes, des catholiques et les chrétiens en général qui ont le toupet de traiter de "Bellicistes" ceux qui comme moi crient la vérité.

Je le sais, et voici ce que j'ai à dire : Moi, je n'ai jamais été tendre avec ce Sharon, tragique et Shakespearien, qui m'avait dit, avec une certaine tristesse en 1982 lors d'une interview : "je sais bien que vous êtes venue me voir pour ajouter un scalp à votre collection".

Je me suis souvent disputée avec les Israéliens, et j'ai défendu les Palestiniens dans le passé, peut être même plus qu'ils ne le méritaient, mais je suis du côté d'Israël, je suis du côté des juifs, je suis de leur coté, comme je l'étais quand j'étais jeune au temps où je combattais avec eux, et où les "ANNE-LARI" (?) mourraient fusillés. Je défends leur droit à exister et à se défendre, à ne pas se laisser exterminer une seconde fois.

L'antisémitisme de tous ces italiens et de tous ces européens me dégoûte, et j'ai honte de cette honte qui déshonore mon pays et l'Europe. Tas de Ponce Pilate, plutôt qu'une communauté d'états. Et même si tous les habitants de cette planète pensent autrement, c'est ce que moi je continuerai à penser.

ORIANA FALACHI

Portrait d'ORIANA FALACHI
Oriana FALACHI, âgée de 60 ans est une romancière, et une très grande journaliste cataloguée politiquement à gauche du parti communiste italien. Elle est proche de "IL-MANIFESTO", imprégnée de la résistance au fascisme italien.
Elle a effectué de grands reportages dans les années 60 au Vietnam, fait le portrait de Khomeyni, Kadhafi, et reporter de guerre Israélo-arabe.
Elle n'est pas soupçonnable d'a priori, et de sympathie pour le Likoud.
Elle est imprégnée d'une idée de justice, c'est une nostalgique d'un communisme à visage humain. Elle a réagi très violemment aux attentats du 11 septembre du World-Trade-Center; dénonçant l'islamisme comme une nouvelle barbarie.